Yann Wehrling : "Il faut dépasser le clivage politique dans l'intérêt du développement durable"

Dans un entretien accordé au quotidien "Le Figaro", mardi 1er décembre, Yann Wehrling, ancien secrétaire national des Verts, tête de liste proposée par le Mouvement Démocrate pour la région Alsace, s'est exprimé sur la situation de l'écologie politique en France :
Le Figaro : L'écologie est-elle nécessairement de gauche ?
Yann Wehrling : À mon sens, l'écologie ne s'adresse pas seulement à un électorat de gauche. Mais au-delà de cette question se pose celle de la définition de ce qu'est être de gauche. Pour le moins aujourd'hui, c'est un clivage qu'il faut dépasser dans l'intérêt du développement durable. On le voit très bien à travers la question de l'usage des ressources naturelles. Au Venezuela par exemple, Hugo Chavez, qui est pourtant de gauche, n'hésite pas à faire de l'exploitation du pétrole une priorité.
Le Figaro : Aujourd'hui, tous les partis, ou presque, parlent d'écologie. Le parti des Verts en France a-t-il encore une raison d'être ?
Yann Wehrling : Les Verts ont eu objectivement une raison d'être à une époque où aucun parti n'avait pris conscience du péril environnemental. Aujourd'hui, la prise de conscience est là et l'enjeu est plus de trouver les solutions les plus efficaces. Il y a dans tous les partis de plus en plus d'élus et de responsables politiques qui cherchent des réponses avec sincérité. Ce n'est pas un effet de mode, ni à cause ou plutôt grâce à la pression des Verts. Mais c'est la réalité qui s'impose dans l'agenda politique. Et c'est tant mieux.
Le Figaro : Assisterons-nous à un clivage droite-gauche au sommet de Copenhague sur le climat ?
Yann Wehrling : Il sera effectivement intéressant de regarder quelle est la couleur politique des gouvernements qui iront le plus loin à ce sommet. Il est fort à parier que cela n'aura rien à voir avec le clivage droite-gauche.
Propos recueillis par Rodolphe Geisler.